Maladies respiratoires infectieuses
Des maladies respiratoires infectieuses peuvent se transmettre dans les milieux de travail. Comme pour les autres risques pouvant affecter la santé des travailleuses et des travailleurs, les milieux de travail doivent prendre en compte le risque de contamination dans leur prise en charge de la santé et de la sécurité du travail.
L’employeur, en collaboration avec les travailleuses et les travailleurs, doit identifier les risques de transmission des maladies respiratoires dans son milieu de travail. S’il ne peut pas éliminer ces risques, il doit les réduire et les contrôler. Il doit déterminer les tâches durant lesquelles les travailleurs peuvent être exposés aux micro-organismes responsables des maladies respiratoires infectieuses. Les travailleurs doivent respecter les règles et les mesures mises en place.
Les maladies respiratoires qui peuvent circuler dans les milieux de travail sont notamment :
- l’influenza (la grippe)
- la COVID-19
- le rhume
- la pneumonie
- la coqueluche
- la rougeole
- la tuberculose
Mode de transmission
Les micro-organismes responsables des maladies respiratoires circulent généralement dans l’air lorsqu’une personne infectée respire, tousse, éternue ou parle. Ces micro-organismes infectent habituellement le nez, la gorge et les poumons.
Ils peuvent aussi se propager par les mains, par des surfaces ou des objets contaminés. Si une personne se touche la bouche, le nez ou les yeux après avoir eu un contact avec une personne infectée, une surface ou un objet contaminé, elle pourrait se contaminer.
Important
Les micro-organismes peuvent rester quelques heures sur des surfaces sèches et quelques jours sur des surfaces humides.
Mesures de prévention à mettre en place
La CNESST recommande des mesures de prévention aux milieux de travail pour prévenir et diminuer les risques de transmission de ces maladies.
Pour s’adapter aux particularités des milieux de travail et de la situation d’éclosion, 2 niveaux de mesures sont proposés.
- Mesures de base : Ces mesures de prévention devraient être en place en tout temps dans les milieux de travail.
- Mesures additionnelles : Ces mesures sont suggérées comme mesures de prévention supplémentaires lors d’une période de haute transmission ou en cas d’éclosion importante. Ces mesures peuvent être appliquées, en partie ou en totalité, selon la situation.
- La proximité entre les travailleurs et la clientèle est un exemple de critères qui doivent être considérés lors de l’application de mesures additionnelles.
Vous trouverez les bons gestes pour limiter la transmission des maladies respiratoires infectieuses sur le site Québec.ca. Vous pouvez les appliquer en tout temps.
- Réduire les interactions avec les personnes symptomatiques sur les lieux de travail
Les personnes présentant des symptômes font partie de la chaîne de transmission des maladies respiratoires sur les lieux de travail.
Mesures de base
Pour éviter la transmission de maladies, ces procédures devraient être appliquées.
- Informer les travailleuses et les travailleurs qu’en cas de fièvre, ils ne devraient pas se présenter au travail.
- Encourager les personnes à adopter les gestes pour limiter la transmission des maladies respiratoires infectieuses lorsqu’elles ont des symptômes ressemblant à ces maladies.
Mesures additionnelles
- Rappeler aux travailleuses et travailleurs l’importance de s’isoler s’ils ont de la fièvre.
- Exclure du milieu les travailleurs qui ont des symptômes respiratoires. La durée de l’exclusion est de 10 jours suivant l’apparition des symptômes.
Consultez les ajustements des mesures sanitaires en milieu de travail (hors milieu de soins) pour connaître l’ensemble des mesures additionnelles.
- Distanciation physique
Mesures de base
- Les mesures de distanciation, comme la distanciation physique, les barrières physiques ou le port du masque de qualité ne sont pas obligatoires. Elles sont cependant de bonnes pratiques, notamment pour réaliser des tâches dans un espace restreint où se trouvent plusieurs travailleurs.
- Le port du masque de qualité est une bonne pratique lorsqu’une personne a des symptômes de maladies respiratoires infectieuses, comme une toux ou un mal de gorge.
- Les types de masques de qualité sont :
- des masques médicaux conformes aux normes ASTM F2100 ou EN 14683 type IIR
- tout appareil de protection respiratoire (APR) muni d’un filtre à particules, comme défini dans la norme Choix, utilisation et entretien des appareils de protection respiratoire (CSA Z94.4-18), comme les APR de type N95 ou P100
- Les types de masques de qualité sont :
- Si l’employeur et les travailleurs le jugent nécessaire, ils devraient prévoir des espaces désignés pour les travailleurs qui ont un état de santé vulnérable.
Mesures additionnelles
- Favoriser le télétravail lorsque possible pour diminuer le nombre d’interactions dans le milieu de travail.
- Le télétravail n’est pas obligatoire. L’organisation du travail et les modalités du télétravail font partie du droit de gestion de l’employeur.
- Poser des barrières physiques de qualité (cloisons pleines) entre différents postes de travail trop proches ou qui ne peuvent pas être espacés.
- Organiser les méthodes de travail, par exemple :
- privilégier les équipes les plus petites et les plus stables possibles
- limiter les réunions nécessitant un regroupement physique
- limiter les sorties et les déplacements
- Garder, dans la mesure du possible, une distance minimale de 2 mètres entre les personnes de leur arrivée à leur sortie du travail. Cette distance devrait être maintenue pendant les pauses et l’heure du dîner.
- L’employeur doit fournir gratuitement un masque de qualité, et ce masque doit être porté par les travailleurs lorsque :
- la distanciation physique minimale de 2 mètres ne peut pas être respectée
- il n’y a pas de barrières physiques
- L’employeur peut aussi continuer à fournir gratuitement, en libre accès, des masques de qualité pour les travailleurs qui désireraient continuer d’en porter un, par exemple parce qu’ils sont à risque ou parce qu’ils ont eu un contact avec une personne malade.
- Recommander le port du masque de qualité lors d’un déplacement (ex. : aire commune de circulation, corridor, ascenseur) étant donné qu’il n’est pas possible de faire en sorte que la distanciation physique minimale de 2 mètres est respectée.
- Selon la situation, un masque de qualité est fourni par l’employeur et porté par les travailleurs en continu à l’intérieur, et ce, même si la distanciation est respectée ou même en présence d’une barrière physique. À l’extérieur, le port du masque est recommandé lorsque la distanciation physique minimale de 2 mètres ne peut pas être respectée.
- Informer les fournisseurs, les sous-traitants, les partenaires et la clientèle des mesures mises en place dans l’entreprise pour contrôler les risques et les sensibiliser à l’importance de les respecter.
- Hygiène des mains
Se laver souvent les mains avec de l’eau tiède et du savon ou avec une solution hydroalcoolique ayant une concentration en alcool d’au moins 60 % pendant au moins 20 secondes limite les risques de transmission de maladies respiratoires infectieuses dans le milieu de travail.
Un lavage des mains devrait être fait :
- à l’entrée et à la sortie du milieu de travail
- après avoir toussé, éternué, s’être mouché ou s’être touché le nez ou la bouche
- avant et après avoir mangé
- après avoir manipulé un objet ou une surface fréquemment touchée
- avant de porter et de retirer un masque de qualité
- Étiquette respiratoire
Respecter l’étiquette respiratoire, c’est :
- tousser ou éternuer dans son coude replié ou dans un mouchoir
- se moucher dans des mouchoirs à usage unique que l’on jette immédiatement après utilisation
- se laver les mains fréquemment
- éviter de se toucher la bouche, le nez ou les yeux avec les mains, que la personne porte des gants ou non
- Mesures d’hygiène avec les outils, les équipements et les surfaces fréquemment touchés
Mesures de base
Le Règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST) prévoit des mesures d’hygiène de l’environnement indispensables, comme :
- Assurer le bon fonctionnement et l’entretien des systèmes de ventilation, en fonction des exigences réglementaires pour le type d’établissement et les tâches effectuées
- Nettoyer les installations sanitaires minimalement à chaque quart de travail et les désinfecter quotidiennement
- Nettoyer les aires de repas après chaque repas et les désinfecter quotidiennement
Le nettoyage des outils et des équipements partagés est facultatif, sauf s’ils sont visiblement sales. Cette pratique est recommandée pour limiter la propagation des micro-organismes.
Consultez les ressources disponibles pour plus d’information concernant le nettoyage des surfaces.
Mesures additionnelles
- Nettoyer, minimalement à chaque quart de travail et lorsqu’elles sont visiblement sales, les surfaces fréquemment touchées.
- Nettoyer les outils et les équipements partagés après chaque quart de travail.
- Mesures de prévention lors du transport des travailleurs et des travailleuses
Mesures de base
La ventilation mécanique ou naturelle du véhicule doit être optimisée, notamment à l’aide d’une ventilation qui doit permettre un apport d’air extérieur ou à l’aide de l’ouverture de fenêtres.
Mesures additionnelles
Lorsque 2 personnes ou plus utilisent un moyen de transport, comme une voiture, un camion, un autobus ou un avion, les travailleurs doivent porter un masque de qualité en tout temps.
Réduire la capacité du moyen de transport pour éviter tout contact physique entre les passagers.
Si de la buée se forme dans les lunettes de prescription d’un travailleur lorsqu’il conduit un véhicule, les mesures de prévention suivantes doivent être appliquées :
- maintenir une distanciation de 2 mètres ou installer des barrières physiques
- limiter au strict nécessaire les périodes sans port du masque de qualité
L’employeur doit s’assurer que les mesures de prévention habituellement mises en œuvre sont toujours adaptées. Sinon, il doit les modifier pour protéger son personnel contre les risques de contamination.
Quoi faire en cas de symptômes ou d’infection?
La travailleuse ou le travailleur qui ressent des symptômes d’une maladie respiratoire infectieuse devrait communiquer avec son employeur pour l’en informer.
La travailleuse ou le travailleur qui est susceptible de développer des complications lors d’une infection respiratoire en raison de son âge, d’une maladie chronique ou d’une condition d’immunosuppression peut en discuter avec son employeur pour déterminer les aménagements possibles à son environnement de travail.